• Evidemment, les références à cette période sombre et à ces lieux de terreur n'apparaissent plus dans les rues de Grenoble. A la recherche des ces indications avec mon appareil-photo, j'ai nénamoins voulu immortaliser ces lieux : concernant ceux de l'ccupation, seul le siège de la Gestapo est signalé par une plaque commémorative. Elle est hélas difficilement lisible. J'ai donc essentiellement photographié des façades et des portes. Le plan vous aidera à vous situer.  

    A/ L'occupation italienne

    1/ l'hôtel Gambetta, siège de la division italienne Pusteria (Boulevard Gambetta).

    Les lieux grenoblois de l'occupation et des attentats de la Résistance

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    2/ La Casa d'Italia (58 cours Jean-Jaurès). 

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    B/ L'occupation allemande

    3/ La Gestapo (28 cours Berriat).

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     4/ Direction Départementale du STO (9 Grande rue).

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    5/ Hôtel Suisse et Bordeaux (réquisitionné par l'armée allemande).

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     6/ Justice de Paix (7 quai Créqui)  

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    C/ La collaboration française

    7/ La Légion des Volontaires Français (15 rue du Docteur-Mazet).

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    8/ Le Mouvement Francisme (1 rue du Palais).

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     9/ La Milice (6 place Victor Hugo).

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     (Source : cartes = Musée de la Résistance et de la Déportation de l'Isère)

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  • Trois journaux font l'opinion à Grenoble : La République du Sud-Est (rebaptisé Sud-Est en 1942), La Dépêche dauphinoise et Le Petit Dauphinois. Ce dernier écrase ses confrères (avec 190.000 exemplaires en 1939).

    Lorsque Vichy est institué, le Petit Dauphinois choisit rapidement son camp : "nous rendons hommage au vainqueur magnanime de Verdun vers lequel montent notre admiration, notre reconaissance, notre amour, lui qui a accepté de faire sienne toutes nos humiliations et d'ouvrir tout saignant son coeur aux indicibles souffrances dont est accâblée notre pauvre patrie". En août 1940, les loges grenobloises sont interdites : le préfet fait publier les noms de leurs membres dans le Petit Dauphinois.

    A côté de ces quotidiens coexistent des hebdomadaires locaux, tels Le Moniteur Viennois, L'Indicateur Républicain et Le Journal de Saint-Marcellin. L'ensemble de la presse est soumise à la censure et doit être au service de Vichy : elle publie des discours d'Hitler ou des communiqués de Goebbels (le Ministre allemand de la Propagande).

    En novembre 1940, Le Travailleur alpin, journal communiste, reparaît.

    Extrait du n° 7 du 12 décembre 1940 (source = gallica.bnf.fr) : "Les formations paramilitaires de guerre civile font leur apparition dans la région. A Grenoble, une centaine de membres du P.S.F, du P.P.F, de l'A.F viennent d'être groupés en garde prétorienne de PETAIN. On les a vêtus d'une veste de cuir et d'un pantalon bleu, armé d'un revolver et ils reçoivent 2.000 francs par mois pour être prêts à matraquer le peuple. (...) Les travailleurs de notre pays veulent une FRANCE libre et indépendante débarassée de l'ingérence étrangère : ils chasseront l'infâme clique qui les asservit actuellement sous la menace des baionettes étrangères et, aidés de notre grand Parti Communiste, seul défenseur courageux de leur avenir, ils se donneront un gouvernement du Peuple qui oeuvrera pour le Peuple."

    En février 1942, le principal quotidien local clandestin est publié : Les Allobroges. Il est l'organe officile du Front National.  

    Extrait du n° 21 du 15 avril 1944 (source = gallica.bnf.fr) : "(...) Amis dauphinois, lecteur assidu ou intermittant de nos "Allobroges", ne reste pas en marge de ce grand mouvement qui va balayer toutes les petitesses de Vichy et les ignominies de Bochie. Apporte-nous ton adhésion pour ce 3ème anniversaire, le Front National t'appelle, le Front National t'attend".

    Tandis que parmi la presse collaborationniste se distingue Le Petit Voironnais (propriété de Louis Filliard, ami du milicien Ernest Jourdan), véritable relais local de la milice.

    A la Libération, le journal prend possession des outils techniques du Petit Dauphinois, tandis que Le Travailleur alpin (organe officiel du Parti Communiste) prend possession des locaux de La Dépêche dauphinoise, et La République (qui prend le nom du Réveil) occupe ceux de la République du Sud-Est.

    Le 7 septembre 1945 naît Le Dauphiné libéré, résultat de la fusion des équipes du Petit Dauphinois et des membres du Mouvement de Libération Nationale. Voici les conditions dans lesquelles il est né (source = ledauphine.com).

    "Au cours la réunion "Monaco" à Méaudre dans le Vercors le 25 janvier 1944 (qui donnera lieu à la mise en place du "Comité Départemental de Libération Nationale"), le problème de la presse est évoqué. La parution d’un groupe de quatre journaux est envisagée pour Grenoble et la région alpine, « Le Dauphiné Libéré » en fait partie pour le Mouvement de Libération Nationale (MLN). Le 22 août 1944, jour de la Libération de Grenoble, le MLN, dont les cadres furent décimés par la déportation, l’emprisonnement et la mort, n’est pas en mesure de réaliser un journal.


    Un accord est passé le 15 janvier 1945 avec le Front National de libération (mouvement de résistance antifasciste) afin de publier un journal en commun « Les Allobroges – Le Dauphiné Libéré ». Mais très vite, devant la position dominante du Front National, le MLN souhaite posséder son propre titre. Les démêlés entre les dirigeants des deux titres se soldent par une scission. Sept résistants de la première heure préparent ce lancement en recrutant des représentants dans chaque département de la zone d’action et des correspondants. « Le Dauphiné Libéré » paraît le vendredi 7 septembre 1945 avec un éditorial intitulé "Le libre journal des hommes libres". Le premier numéro est tiré, à Grenoble, à 100 000 exemplaires. Louis Richerot est le premier gérant de la société."

     

    (Sources : 1939-1944 Grenoble en résistance parcours urbains et 1939-1945 L'Isère en résistance l'espace et l'histoire)

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  • La France crée en 1888 des troupes de montagnes spécialisées, afin de défendre les vallées et surveiller les cols. Un réseau de forteresse se met en place (dont celui du Mûrier : photo ci-dessous).

    Focus sur : les Chasseurs Alpins

    L'endurance et les capacités sportives de ces soldats, notamment en escalade, en font des éléments d'élite.

    Envoyés au feu durant la première guerre mondiale, les Allemands les baptisent "Les Diables Bleus". Durant l'entre-deux-guerres, l'Ecole Militaire de Haute Montagne de Chamonix est créée afin de former des sections d'éclaireurs-skieurs (qui auront une mission de renseignements par la suite, au moment où un dispositif d'artillerie se met en place autour des forteresses). Lorsque la guerre éclate, les Chasseurs Alpins vont contrer les Italiens (désireux de récupérer Nice et la Savoie), ainsi que les Allemands, qui vont être bloqués à Voreppe, à proximité de Grenoble.

    Située en zone libre et proche de la Suisse neutre, l'Isère devient alors un refuge pour ceux qui fuient la zone occupée.

      

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  • Le 4 janvier 1944, 10 jeunes sont arrêtés au café du Murier, dans le hameau du même nom. Pour comprendre les raisons de cet événement, il faut remonter à l'avant-veille : le dimanche 2 janvier, deux gardes mobiles de Castres se rendent au Murier, où cohabitent des soldats de la Wehrmacht, des Gardes Mobiles de Réserve (la Police de Vichy), un groupe de Résistants rattaché à Combat, ainsi qu'un fort et sa poudrière (où étaient stockées des munitions). En chemin, ils tirèrent chacun un coup de feu sur une pancarte "Propriété privée", à l'entrée du hameau. Un habitant leur demanda s'ils n'avaient pas peur des Allemands : les deux gardes répondirent : "nous autres, nous avons le droit de tirer".

    Le même jour, à midi, un repas fut servi à 12 jeunes dans un café du Murier : plusieurs jeunes gens fêtaient leurs 20 ans, la cocarde tricolore à la boutonnière. Plusieurs soldats allemands vinrent boire dans la même salle, sans incident.

    Focus sur : la rafle du Murier (à Saint-Martin d'Hères)

    Or, le mardi 4 janvier, 200 à 250 Allemands cernèrent le hameau. Accompagnés de Gauthier, conseiller municipal à Gières, certains soldats allèrent de maisons en maisons pour demander à tous les hommes de 16 à 50 ans de se rendre au café où s'était tenu le repas du dimanche. Une fois au café, un officier allemand demanda à la trentaine d'hommes réunis dans la salle, quels étaient ceux d'entre eux qui avaient tiré sur une sentinelle le dimanche 2 janvier. La question restant sans réponse, l'officier déclara que tous les hommes seraient faits prisonniers. Puis il demanda quels étaient les civils qui avaient consommé l'avant-veille avec des soldats allemands. Personne ne répondit, mais un soldat déclara reconnaître deux jeunes gens parmi les personnes rassemblées.

    Deux explications :

    • Certains Allemands étant passés au café le dimanche et ayant vu des jeunes avec une cocarde, ils ont pu croire que les coups de feu étaient tiré par ceux-ci,
    • Pourquoi l'accusation de coups de feu contre une sentinelle allemande ? Parce qu'à 250 mètres du panneau "Le Murier" se trouvait un soldat en poste qui aurait été blessé par la balle perdue.

    Toujours est-il que dix jeunes furent arrêtés au café au matin du 4 janvier. Durant ce temps, trois maisons furent perquisitionnées. Par miracle, elles ne contenaient pas d'armes sinon, c'était l'incendie et l'exécution des propriétaires. Les dix hommes furent emmenés au fort du Murier, rejoints par deux autres, interpellés par les GMR. Les douze hommes furent rassemblés par les Allemands. Vers midi, ils furent emmenés au siège de la Gestapo.

    Qu'est-il advenu par la suite ?

    • Les deux gardes mobiles auteurs des coups de feu étant retournés à Castres, l'occupant exigea leur retour immédiat sur Grenoble, sous peine d'envoyer leurs douze prisonniers à Compiègne : les deux hommes reconnurent les faits, mais les Allemands envoyèrent néanmoins les douze prisonniers à Compiègne,
    • Le 22 mars 1944, un convoi les emmena dans les camps de concentration : cinq d'entre eux n'en reviendront pas,
    • Le 24 mars 1944, les soldats allemands opérèrent des perquisitions dans plusieurs maisons du hameau, mais ne trouvèrent rien (les armes avaient été récupérées et camouflées ailleurs). Cependant, cinq personnes furent néanmoins arrêtées, mais elles furent relâchées 24 heures plus tard,
    • Le 11 juillet 1944, les forces de la Résistance s'unissent pour s'emparer des explosifs entreposés dans la poudrière.

    (Source : Années sombres...Années d'espoir...Saint-Martin d'Hères 1939-1945 - Olivier Vallade)

      

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