• Focus sur : la rafle du Murier (à Saint-Martin d'Hères)

    Le 4 janvier 1944, 10 jeunes sont arrêtés au café du Murier, dans le hameau du même nom. Pour comprendre les raisons de cet événement, il faut remonter à l'avant-veille : le dimanche 2 janvier, deux gardes mobiles de Castres se rendent au Murier, où cohabitent des soldats de la Wehrmacht, des Gardes Mobiles de Réserve (la Police de Vichy), un groupe de Résistants rattaché à Combat, ainsi qu'un fort et sa poudrière (où étaient stockées des munitions). En chemin, ils tirèrent chacun un coup de feu sur une pancarte "Propriété privée", à l'entrée du hameau. Un habitant leur demanda s'ils n'avaient pas peur des Allemands : les deux gardes répondirent : "nous autres, nous avons le droit de tirer".

    Le même jour, à midi, un repas fut servi à 12 jeunes dans un café du Murier : plusieurs jeunes gens fêtaient leurs 20 ans, la cocarde tricolore à la boutonnière. Plusieurs soldats allemands vinrent boire dans la même salle, sans incident.

    Focus sur : la rafle du Murier (à Saint-Martin d'Hères)

    Or, le mardi 4 janvier, 200 à 250 Allemands cernèrent le hameau. Accompagnés de Gauthier, conseiller municipal à Gières, certains soldats allèrent de maisons en maisons pour demander à tous les hommes de 16 à 50 ans de se rendre au café où s'était tenu le repas du dimanche. Une fois au café, un officier allemand demanda à la trentaine d'hommes réunis dans la salle, quels étaient ceux d'entre eux qui avaient tiré sur une sentinelle le dimanche 2 janvier. La question restant sans réponse, l'officier déclara que tous les hommes seraient faits prisonniers. Puis il demanda quels étaient les civils qui avaient consommé l'avant-veille avec des soldats allemands. Personne ne répondit, mais un soldat déclara reconnaître deux jeunes gens parmi les personnes rassemblées.

    Deux explications :

    • Certains Allemands étant passés au café le dimanche et ayant vu des jeunes avec une cocarde, ils ont pu croire que les coups de feu étaient tiré par ceux-ci,
    • Pourquoi l'accusation de coups de feu contre une sentinelle allemande ? Parce qu'à 250 mètres du panneau "Le Murier" se trouvait un soldat en poste qui aurait été blessé par la balle perdue.

    Toujours est-il que dix jeunes furent arrêtés au café au matin du 4 janvier. Durant ce temps, trois maisons furent perquisitionnées. Par miracle, elles ne contenaient pas d'armes sinon, c'était l'incendie et l'exécution des propriétaires. Les dix hommes furent emmenés au fort du Murier, rejoints par deux autres, interpellés par les GMR. Les douze hommes furent rassemblés par les Allemands. Vers midi, ils furent emmenés au siège de la Gestapo.

    Qu'est-il advenu par la suite ?

    • Les deux gardes mobiles auteurs des coups de feu étant retournés à Castres, l'occupant exigea leur retour immédiat sur Grenoble, sous peine d'envoyer leurs douze prisonniers à Compiègne : les deux hommes reconnurent les faits, mais les Allemands envoyèrent néanmoins les douze prisonniers à Compiègne,
    • Le 22 mars 1944, un convoi les emmena dans les camps de concentration : cinq d'entre eux n'en reviendront pas,
    • Le 24 mars 1944, les soldats allemands opérèrent des perquisitions dans plusieurs maisons du hameau, mais ne trouvèrent rien (les armes avaient été récupérées et camouflées ailleurs). Cependant, cinq personnes furent néanmoins arrêtées, mais elles furent relâchées 24 heures plus tard,
    • Le 11 juillet 1944, les forces de la Résistance s'unissent pour s'emparer des explosifs entreposés dans la poudrière.

    (Source : Années sombres...Années d'espoir...Saint-Martin d'Hères 1939-1945 - Olivier Vallade)

      

    Yahoo!

    Tags Tags : , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :