• * 6 mars 1888 : naissance de Gaston Valois,

    * 1911 : termine major du concours de l'internat de l'hôpital de Grenoble,

    * 1913 : achève ses études de médecine,

    * Juin 1915 : est cité à l'ordre de la 127ème Brigade,

    * 17 décembre 1917 : se marie avec Alice Marguet

    * 1918 : est présent lors des derniers combats dans la Somme, 

    * 1919 : est évacué pour cause d'asthme, alors qu'il soigne les blessés des dernières semaines de combat. Il commence sa carrière civile de médecin en ouvrant deux cabinets, à Fures et à Renage,

    De 1919 à 1925, Gaston Valois est adjoint au maire de Tullins, puis maire de 1933 à 1940.

    Vie de Gaston Valois

    Vie de Gaston Valois

    * 1934 : est rayé des cadres de l'armée de réserve,

    * 1937 : est élu conseiller général de l'Isère,

    * 1938 : est pensionné à 30 %.

    Durant son mandat de maire, Gaston Valois a établi un encadrement médical pour les écoliers de Tullins : les écoliers malades étaient envoyés dans des colonies de vacances à la mer ou à la montagne). Il dote les écoles de sa commune de réfectoires chauffés. Il crée des bains-douches municipaux pour les adultes. Il dote l'hôpital d'un service de maternité et d'une salle d'opération. Il crée un comité de secours aux réfugiés espagnols, avant d'être démis de ses fonctions en novembre 1940, non sans avoir appelé ses concitoyens à creuser des tranchées à l'entrée de Tullins, envahie par les Allemands trois jours plus tard. Jusqu'au 11 juillet, il peut encore empêcher l'occupation de certains bâtiments réquisitionnés, avant que les Allemands ne se retirent de la zone Sud. Il refuse égalemet de donner aux Allemands une liste des membres du P.C de sa commune.

    Sans mandat, après avoir intégré le mouvement résistant Combat, Gaston Valois va construire son réseau grâce à son important carnet d'adresses acquis dans le monde du sport et de la médecine : c'est grâce à son réseau que le premier maquis se constitua au Vert (un hameau de Tullins) durant l'été 1942, et que le premier parachutage (de médicaments) dans le Vercors put avoir lieu le 2 octobre 1942. Les réfractaires au STO furent accueillis dès le début de l'année 1943.

    * Janvier 1943 : devient chef des MUR de l'Isère,

    * Avril 1943 : est à l'origine du premier parachutage d'armes (au col de Parménie),

    Conscient d'être recherché, il se planque au 5 rue de Palanka à Grenoble chez un ami médecin, il est arrêté le 27 novembre 1943 lors de la "Saint-Barthélémy grenobloise". Il tente une première fois de se suicider durant son transfert au siège de la Gestapo. Il est emprisonné avec Gustave Estadès (cf. Le suicide de Gaston Valois). Interrogé une première fois le 28 novembre de 20h30 à 5 heures du matin, il en ressort défiguré, mais n'a pas parlé. Il demande alors à Estadès de l'aider à se suicider, ce qu'il parvient à faire. 

    Son corps ne sera retrouvé que le 1er décembre 1945.

    Vie de Gaston Valois

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    (Source : Gaston Valois : la République à en mourir - Gil Emprin)

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  • Gustave Estadès était dans la même cellule de la Gestapo que Gaston Valois. Ce dernier ayant été reconduit dans sa cellule à demi-mort après une longue séance de torture, il va l'aider  se suicider, afin qu'il ne parle pas. 

    " Dans la matinée du 28 novembre, j'appris le nom de la troisième personne : c'était le Docteur Valois. A 19h30, on appela le docteur pour l'interrogatoire (..). Vers 5 heures, la porte s'ouvrit et le docteur Valois entra, portant deux coussins d'un divan que les gens de la Gestapo, après l'avoir torturé, lui donnèrent pour qu'il soit moins au dur pour dormir. (...) "Regarde dans quel état ils m'ont mis". Ses jambes étaient enflées, ses fesses, son corps n'étaient qu'une plaie (...). "J'ai décidé d'en finir. Je ne me sens pas le courage d'affronter un autre interrogatoire comme celui que je viens de subir et j'ai peur de ne pouvoir résister". Il est 6 heures environ. "Je vais m'allonger ; je vais m'ouvrir les artères. Le docteur fit une première incision. Les chairs s'écartèrent. Rien. Pas assez profond. Une deuxième incision. Toujours rien. A la troisième, le sang gicla si fort que je ne pus me rejeter en arrière assez vite et son sang m'inonda de la tête aux pieds. Le sang coulait abondamment et sur le glacis de la cellule donnait l'impression d'un robinet ouvert. (...) Ce n'est que vers 7h30 que la porte s'ouvrit, que les gens de la Gestapo regardèrent et que l'on nous fit sortir pour nous emmener au 5ème étage. Le corps du docteur ne fut enveloppé par un camarade, Edmond Gallet d'Entraigues, que le mardi 30 novembre. Ensuite, la Gestapo l'emmena et nous ne sûmes plus rien. 

    Gustave Estadès, 29 novembre 1986. 

     

    (Source : Gaston Valois : La République à en mourir. Gil Emprin) 

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