• Témoignages de résistants

    (Sources : textes = Mémoire vivante, paroles de résistants - Ville d'Echirolles - Ville d'Eybens ; carte = www.mappy.com ; photos personnelles issues du Musée de la Résistance et de la Déportation de l'Isère)

    Témoignages de résistants

    "Au sanatorium de Saint-Hilaire on avait le commandant Nal qui était camouflé chez nous. Il y avait l'état-major à ce moment-là. Il n'y a pas eu que lui, ils y étaient tous. Mais enfin, le commandant Nal était celui qui dirigeait tout de la Résistance. Toutes les fois qu'il était là haut, c'est moi qui portait les ordres à Saint-Bernard, aux Corps Francs. Quand ils sont allés faire sauter le pont de Saint-Ismier, c'est moi qui ai porté les ordres.

    (...)

    On avait fait un barrage. Moi, j'étais avec Amblard et le groupe d'Amblard, on était cinq. On avait bloqué la route de Saint-Bernard avec fusils mitrailleurs et tout. La route de Saint-Pancrasse était bloquée vers les tunnels. Donc, le pont a sauté. Mais enfin, là haut on n'a pas eu d'embêtements, les Allemands ne sont pas montés. Ce dont on avait peur, c'est qu'il y en ait qui aient vendu le commandant Nal ou autre chose. On fait deux, trois barrages comme ça, jamais on n'a eu à combattre." Joseph CHATAIN

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    *

    "Je me rappelle un jour, il y a eu un gros départ de machines, des tours, des fraiseuses qui étaient presque neuves, que l'usine avait reçues avant la guerre, en 39, avant que les Allemands arrivent. Elles étaient stockées dans un coin de l'atelier en attendant qu'ils les embarquent et avec les copains, on a décidé de les saboter. Alors, entre midi et deux heures, on a ramassé de la limaille de fer, on a ramassé du sable. On a ouvert les capots des tours, des fraiseuses et on a tout balancé dedans de façon qu'en les mettant en route ça grippe. Pour un tour, une fraiseuse, tout le système d'engrenage était dans l'huile, et on balançait de la limaille, et on aplatissait les tubes qui conduisaient l'huile sur les aires de transmission. Au bout d'un moment plus d'huile, l'aire grippait. Bon, ça a été embarqué. On ne sait pas le résultat qu'il y a eu en Allemagne quand ils se sont servis de ces machines..." Miguel DURAND

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    Recrutée par Marius Charles, dit "Julien", instituteur de Domène, Anne-Marie Mingat profite du poste qu'elle occupe à la mairie pour procurer de faux papiers à la Résistance.

    "Il m'a envoyé des jeunes qui ne voulaient pas partir en Allemagne, des jeunes qui voulaient tout de suite monter au maquis avant de recevoir leur convocation. Il m'avait procuré, je ne sais comment, un cachet officiel de la préfecture. Et moi, à la mairie, j'avais à ma disposition tout l'arsenal d'imprimés et tous les tampons officiels. J'ai commencé mon métier de faussaire...J'ai fait des papiers, des papiers, des papiers ! Je ne sais même plus à qui j'en avais établi. Certains m'en ont parlé longtemps après : "C'est toi qui m'a fait mes premiers faux papiers."" Anne-Marie MINGAT

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    Madeleine Jasserand évoque le soutien que son grand-père, Jean-Pierre Raffin-Dugens, apporte à la Résistance, alors qu'il est âgé de 80 ans passés.

    "Mon grand-père avait la ronéo du Parti Communiste, ronéo destinée à tirer des tracts. Je dois dire que je n'ai jamais vu tirer de tracts, s'il s'en est tiré c'était hors de ma présence. Mais c'était quand même très dangereux d'avoir ça chez soi. La ronéo était bien cachée. Mon grand-père avait dzs lapins et au-dessus des cages, il y avait la réserve de foin, ce qui a fait qu'elle a échappé aux perquisitions, fort heureusement." Madeleine JASSERAND

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    Pierre Thibaut nous explique que les Allemands ne pouvaient plus utiliser leurs douilles en fer car elles rouillaient. Ils ont alors demandé à la population de leur procurer du cuivre : "Toute personne qui apporterait un kilo de cuivre aurait droit à deux litres de vin".

    "Toutes les montées des escaliers où il y avait des boules en cuivre ou en bronze, les gens les dévissaient et attendaient d'en avoir plusieurs kilos. Toutes les cuisinières, soit au bois soit au charbon, avaient une tringle de sécurité tout autour. Les bonnes femmes les faisaient bien briller dans les maisons. C'était une protection pour ne pas s'approcher trop près, pour ne pas se brûler. Toutes ces protections avaient disparu. On portait - c'est bien des "salopards" - on portait ça aux Allemands. Ils vous donnaient du vin à la place pour pouvoir refaire des cartouches en cuivre. Vous voyez tous ces petits trucs-là...C'est incroyable, ce qui s'est passé. C'est incroyable. Il fallait le voir pour le croire !" Pierre THIBAUT.

    *

    Ce n'est pas la nourriture qui vient à manquer, et l'on connaît aussi la pénurie de vêtements, comme nous le rappelle Jeanne Lamothe.

    "Il y avait un manque de tout, d'habits. Il fallait s'organiser. On avait une paire de chaussettes pour deux. Je le souviens que le matin, c'était le premier qui se levait qui enfilait la paire de chaussettes. Moi, j'allais à l'école, mais souvent je n'avais pas de culotte parce qu'il n'y en avait pas." Jeanne LAMOTHE.

     

    à suivre...

     

     

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  • Commentaires

    2
    Madame Têtard Profil de Madame Têtard
    Samedi 9 Février 2013 à 17:54

    Bien d'accord avec toi Kiko. Et ces témoignages ont parfois plus de poids que bien des discours pleins de bons sentiments!

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    1
    Kik'o
    Samedi 9 Février 2013 à 17:13

    La pénurie de vêtements ... Oui on en parle moins que celle de la nourriture. La vie devait être difficile! De quoi relativiser parfois!

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