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Focus sur : Paulette Jacquier
Le personnage de Paulette Jacquier (Marie-Jeanne) rappelle un peu celui d'une "Jeanne d'Arc volontaire et courageuse. Paulette Jacquier habite La Frette. Cette membre de Jeunesse ouvrière chrétienne qui a 22 ans en 1940 fait très vite partie du noyau primitif du groupe franc de La Frette pris en main par Roger du Marais. Elle commence à ce moment-là son action d(agent de liaison du GF Guy-Roger. Mais très vite, elle se met à travailler avec un peu tout le monde : avec le Secteur III des Chambaran, avec le GF Max, en plus de son travail avec Guy-Roger.
Toujours perchée sur sa bicyclette, cette fille de paysan cache dans son petit sac en perles un revolver qu'elle n'hésite pas à sortir si nécessaire. Elle arpente les chemins de terre qu'elle seule connaît, la nuit, accomplissant un travail exemplaire. Elle rend à de nombreuses reprises des services considérables au GF Guy-Roger, notamment en établissant des contacts avec le Vercors, ce qui servira au groupe pour se procurer des armes. En échange de leurs armes anglaises, elle propose aux Résistants du Vercors du tabac récupéré lors d'un coup de main sur un train à destination de l'Allemagne. Mais c'est surtout dans la période juillet-août 1944 qu'elle fait preuve d'un courage exemplaire.
Arrêtée le 13 juillet par l'expédition allemande qui mène des représailles sur le village de La Frette, elle est emmenée à l'Ecole supérieure des filles de Bourgoin. Elle s'en échappe miraculeusement grâce à la complicité d'un soldat polonais. Mais elle se blesse en s'évadant par la fenêtre. Par une liaison, Guy parvient à la récupérer sur la route de Bourgoin : "elle a été torturée, elle saigne des pieds à la tête. Mais elle veut revoir La Frette et réconforter sa mère et ses amis, son père ayant été fusillé" et sa maison brûlée. Guy poursuit : " nous avons passé la nuit dans une grange près de chez elle." Lorsque le GF Guy-Roger s'installe vers La-Côte-Saint-André, elle passe alors du côté des Chambaran et devient chef d'un groupe du Secteur III.
Elle entravera, au moment de la Libération, la marche d'un convoi allemand qui, le 21 août, voyant la partie perdue, tentait de regagner Lyon. (...) Elle contre-attaquera à la grenade pour tenter de dégager ses compagnons coupés par le feu des mortiers, permettant ainsi le décrochage des maquisards dont les pertes seront faibles." De Gaulle la décorera lors de son passage à Lyon peu après la Libération, rendant ainsi hommage à cette femme au courage et à la générosité hors normes.
(Sources : La Résistance en Chartreuse : Voiron, Voreppe, Rives, Saint-Laurent-du-Pont (1940-1944) - Jean-Philippe Landru ; Mappy.com)
Tags : guy-roger, 1944, la frette, paulette jacquier, chambaran, secteur III, la-côte-saint-andré, roger du marais
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