Né à Saint-Pierre-lès-Némours en Seine-et-Marne et ancien élève de Alain au lycée Henri IV avant d'entrer à l'Ecole Normale Supérieure, Jean Prévost fut avant-guerre un journaliste, très ancré à gauche. Il collabora notamment à L'Oeuvre, à Marianne et à L'Europe Nouvelle.

Essayiste, biographe, romancier, traducteur, poète, Jean Prévost était un écrivain particulièrement fécond. En 1930, il rata de peu le prix Goncourt pour son premier roman Les Frères Bouquinquant. L'irruption de la guerre empêchera la révélation complète de son talent.

Jean Prévost, qui avait adhéré au Comité National des écrivains fondé par Louis Aragon et Elsa Triolet, participa (fin 1942) à la création du journal clandestin Les Etoiles.

Comme beaucoup d'autres qui haïssent la guerre, il fut pour l'intervention en Espagne, contre la reculade de Munich puis, le moment venu, il s'engagea dans la Résistance.

(...)

Le temps n'était plus à écrire sur le malheur ou l'espoir des temps : le temps étant à résister et à se battre, il l'a fait. Bien, comme il avait écrit. Depuis les réunions de combat du Vercors auxquelles il amène son intelligence et son sens de l'organisation jusqu'à l'affrontement de Saint-Nizier, où il dirige, où il se sert d'une mitraillette quand il le faut, où il commande la retraite quand plus rien d'autre n'est possible. 

Résister et se battre : personne ne saura jamais s'il a encore pu se battre, ce matin du 1er août, au pont Charvet...

(A suivre...)

(Source : Le Livre d'or de la Résistance en Isère)