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2016 : les 50 ans de l'inauguration du Musée de la Résistance et de la Déportation
A cette occasion, le Musée de la Résistance et de la Déportation a édité un ouvrage relatant la naissance du musée : cela débuta par la naissance d'un comité du musée chargé de collecter des documents, jusqu'au rattachement avec la Maison des Droits de l'Hommes et diverses formes de Résistances, au début du XXIème siècle.
L'ouvrage débute par la période 1963-1966, dates de la naissance de ce comité et de l'inauguration du musée, sous sa première forme.
"L'initiative de créer un musée de la Résistance à Grenoble revient à Henri Guillard, alors directeur de l'école primaire Lesdiguières et pionnier du mouvement Freinet. Une association est fondée en 1951 afin de diffuser les idées et les méthodes du pédagogue : l'Institut Dauphinois de l'Ecole Moderne (IDEM). Présidée par Henri Guillard et soutenue par Pierre Dubois, inspecteur d'académie, l'IDEM est déjà à l'origine de deux musées scolaires à Grenoble, héritiers de cette pédagogie basée notamment sur l'auto-documentation des élèves : le Musée d'arts enfantins à l'école Jean-Macé et le Musée technique et technologique à l'école primaire des filles de la rue Lesdiguières. En 1962, un des élèves d'Henri Guillard apporte en classe un drapeau de la Résistance que lui a donné son père, un ancien cadre des Forces Françaises de l'Intérieur. L'intérêt suscité est tel que l'enseignant décide de mettre en place des campagnes de collecte de documents sur le Seconde Guerre mondiale. De là, l'idée se fait rapidement jour de créer un musée de la Résistance.
Dès le début de l'année 1963, l'IDEM y travaille en organisant le recueil des documents, notamment dans des écoles primaires, jusqu'en 1966. Pierre Dubois lance un appel aux enseignants : "Recherchez et faîtes rechercher par vos élèves tous documents intéressants la Résistance et l'Occupation. L'expérience montre qu'il suffit d'interroger les anciens résistants, les maquisards, prisonniers, déportés, combattants, volontaires et patriotes, pour obtenir des documents et constituer ainsi le premier musée de la Résistance et de l'Occupation".
Cette démarche et la diversité des documents recueillis suscitent aussi l'intérêt de Robert Avezou, directeur des Archives Départementales de l'Isère. Il apporte son aide dans la valorisation de cette collection inédite. Par son entremise, ces documents et objets sont ainsi présentés pour la première fois dans le cadre d'une véritable exposition aux Archives départementales. Elle est inaugurée pour le dix-neuvième anniversaire de la Libération de Grenoble, le 22 août 1963 (...) et sera présentée jusqu'au 31 octobre de la même année.
Entre-temps, au printemps 1963, le Comité du Musée de la Résistance dauphinoise s'est constitué de manière informelle afin de poursuivre le travail de valorisation documentaire entrepris par l'IDEM. Le 7 janvier 1964, Pierre Dubois en rédige les statuts conformément à la loi de 1901 relative aux associations, et il en prend la présidence. Mais, en mars de la même année, il décède brutalement dans un accident de voiture. Charles Katz assure à son tour la présidence de mars à octobre 1964, et fait enregistrer le comité à la préfecture. En octobre, un nouveau président est élu : Robert Avezou. Il assurera ses fonctions durant 17 ans.
(...)
Bien que les membres du comité, composés d'anciens Résistants et déportés, soient impliqués dans des mouvements majoritairement orientés à gauche (...), la volonté est réelle de fédérer l'ensemble des associations, toutes tendances politiques confondues, autour du musée. Sa vocation pédagogique à destination des plus jeunes doit l'emporter sur tous les clivages politiques.
Le succès de l'exposition et les démarches entreprises par Pierre Dubois au nom du comité pour trouver un local, conduisent la municipalité à mettre à disposition un espace situé près des Archives départementales, porte des Adieux. C'est une salle de classe désaffectée d'une école pour filles. Elle est attribuée à titre provisoire en raison de sa vétusté et de son exiguïté, mais aussi de l'humidité et du manque de lumière. Malgré ces mauvaises conditions de conservation et d'exposition, Pierre Dubois y organise à la fin de l'année 1963 les premières visites commentées. De son côté, Henri Guillard, aidé par le préfet Doublet, procède à une recherche active de nouveaux locaux pour accueillir les collections du futur musée.
En novembre 1964, les bâtiments de la Botanique de la faculté des Sciences, situés place Bir-Hakeim, ceux de la Zoologie rue Hébert - où se trouve l'actuel musée - et de la Physiologie, rue de Paris, se libèrent. Il est un temps envisagé d'utiliser un de ces bâtiments, mais ce projet demeure sans suite.
En mars 1965, Albert Michallon, maire de Grenoble et ancien Résistant, décide de mettre à la diposition du comité certaines pièces de l'appartement natal de Stendhal, situé au 14 rue Jean-Jacques-Rousseau. L'été 1965 est consacré au transfert des collections. Peu avant, au printemps, à l'occasion du vingtième anniversaire de la libération des camps, Gustave Estadès et Roger Rahon présentant une exposition consacrée à la Déportation."
(A suivre)
(Sources : 50 ans ! Musée de La Résistance et de la Déportation de l'Isère ; mappy.com)
Tags : resistance, rue jean jacques rousseau, idem, henri guillard, robert avezou, rue hebert, ecole primaire lesdiguières, ecole primaire jean mace
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