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Refuge en Isère / Fuite en Suisse (I)
L'Isère apparaît successivement comme un département de résidence, de transit et de départ vers la Suisse. Plus exactement, l'Isère - et notamment Grenoble - connaît trois phase distinctes :
- Entre l'exode de zone Nord en mai-juin 1940 et l'invasion allemande de 1942, l'Isère est un département de résidence comme les autres, situé dans la zone préfectorale de Lyon. Outre des fugitifs de zone Nord qui s'y sont spontanément installés, il reçoit début 1942 un certain nombre d'étrangers, refoulés de la ville de Lyon vers des zones périphériques. Mais Grenoble est aussi une ville universitaire, où notamment l'institut polytechnique attire bon nombre d'étudiants juifs,
- Puis, lorsque le contrôle italien commence à déployer sa protection sur la population juive étrangère au début de l'année 1943, l'Isère, comme les autres départements à l'Est du Rhône, connaît un afflux important de Juifs venant du reste de l'ex-zone libre, désormais sous occupation allemande (...),
- Enfin, le mois d'août 1943 marque le commencement d'un nouvel exode : (...) avant même l'annonce de l'armistice de leur occupant avec les alliés, ils accélèrent leur fuite durant les mois de septembre et octobre. Il reste en Isère, après cet exode, un nombre indéterminé de Juifs, terrorisés et cachés, dont 700 seront raflés sans merci et déportés par Aloïs Brunner en février et mars 1944.
(...)
Sur l'échantillon des réfugiés dont nous connaissons la provenance, les chiffres sont les suivants :
- 5 départs en août,
- 107 en septembre,
- Guère plus d'une dizaine en octobre.
(...)
Lyon, Marseille, Nice et la Haute-Savoie fournissent de bien plus gros contingents de fugitifs. (...)
A ces fugitifs s'ajoutent enfin tous ceux pour qui Grenoble n'est qu'une étape ferroviaire, généralement de courte durée, sur le chemin de la Suisse.
(A suivre...)
(Source : Justes de l'Isère : le sauvetage des Juifs 1940-1944)
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