•  Focus sur : Vienne

    La ville de Vienne se situe à la croisée de deux axes importants : Lyon - Marseille et Grenoble - Saint-Etienne. Elle représente pour les Allemands un intérêt stratégique évident. Les troupes allemandes sont omniprésentes et l'arrière-pays, composé de plaines et de vallons, se prête mal à l'implantation d'unités de la Résistance. Deux hommes vont exrecer une action prépondérante  dans la structuration de la Résistance locale : Alban Vistel et Pierre Balme. Le premier crée en 1940 la "reconquête" (un groupe ayant pour but la libération du territoire), tandis que le second, militaire de carrière, organise le mouvement Combat en 1942.

    Fin 1941, Alban Vistel implante le mouvement Libération. En décembre 1942, il est arrêté par la police de Vichy et condamné à 10 mois de prison. Après son évasion, en septembre 1943, il devient responsable des MUR pour le Rhône puis, en juillet 1944, chef des FFI pour Rhône-Alpes.

    Pierre Balme devient le responsable de Combat dans le Rhône. Le 1er juillet 1943, il devient chef des maquis du Rhône, avant de quitter la région pour l'Oisans, car recherché par la Gestapo. Jean Olagnon lui succède.

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  •  Focus sur : la compagnie Dax (maquis de Saint-Marie-du-Mont)

    Originaire de Bourg-de-Péage, Jean Berfini ("Dax") se réfugie dans le Grésivaudan en novembre 1943, car traqué par la Gestapo. Nommé par Albert Reynier chef du sous-secteur rive droite, il succède à Guy Charpillet. Début 1944, il s'emploie à organiser des sections locales AS, de Meylan à Chapareillan. Comme les Allemands préfèrent circuler rive droite où les falaises de Chartreuse interdisent le repli des maquisards, Albert Reynier et Alain Le Ray veulent couper cette voie aux Allemands, afin de les rejeter rive gauche, à portée de maquis, d'où la constitution du maquis de Saint-Marie-du-Mont au début du mois de juin. Du 10 au 19 juin, ce maquis attaque des convois allemands à La Buissière ou à La Terrasse. Le 20 juin au matin, le camp est attaqué par les Allemands : les hommes se replient en direction du col du Coq. La compagnie se reforme à Saint-Bernard-du-Touvet. En août 1944, les Allemands ne passant plus par la rive droite, la compagnie est envoyée au secteur II Chartreuse, où elle est chargée de couper la route des Echelles.

      

    (Source : 1939 1945 L'Isère en résistance : l'espace et l'histoire ; www.mappy.com)

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  •  

    Focus sur : La Martelière (Voiron)

    Le hameau de La Martelière est l'un des lieux où se trouvent cachés les enfants juifs qui avaient trouvé refuge dans la maison d'enfants installée par le rabbin Chneerson au château du Manoir, à Saint-Etienne de Crossey. Début 1944, face à la multiplication des rafles, les enfants sont dispersés dans des caches du Voironnais. En février, Aloïs Brunner tente de monter une rafle, mais trouve la maison vidée de ses occupants et ne peut arrêter qu'une seule personne. Ayant probablement récolté des renseignements, une équipe de la Gestapo se rend dans la nuit du 22 au 23 mars 1944 au hameau de La Martelière. Elle cerne la maison où se trouvent les enfants, puis l'investit : 17 enfants et jeunes gens, ainsi qu'une adulte, se trouvent là. Ils sont tous embarqués dans des camions, puis transférés à Grenoble, puis à Drancy le 27 mars. L'un des adolescents réussira à s'évader de Drancy. Tous les autres sont déportés : 13 à Auschwitz, 4 à Kaunas-Reval. Un seul survivra à la déportation : Erwin Uhr, alors âgé de 16 ans.

    La rafle de La Martelière est, avec celle de la maison de la Verdière (près de Marseille), le 20 octobre 1943, et celle d'Izieu, le 6 avril 1944, l'une des trois rafles contre des maisons d'enfants en zone Sud.

     

    (Source : 1939-1945 L'Isère en résistance : l'espace et l'histoire)

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  • (Sources : textes = Mémoire vivante, paroles de résistants - Ville d'Echirolles - Ville d'Eybens ; carte = www.mappy.com ; photos personnelles issues du Musée de la Résistance et de la Déportation de l'Isère)

    Témoignages de résistants

    "Au sanatorium de Saint-Hilaire on avait le commandant Nal qui était camouflé chez nous. Il y avait l'état-major à ce moment-là. Il n'y a pas eu que lui, ils y étaient tous. Mais enfin, le commandant Nal était celui qui dirigeait tout de la Résistance. Toutes les fois qu'il était là haut, c'est moi qui portait les ordres à Saint-Bernard, aux Corps Francs. Quand ils sont allés faire sauter le pont de Saint-Ismier, c'est moi qui ai porté les ordres.

    (...)

    On avait fait un barrage. Moi, j'étais avec Amblard et le groupe d'Amblard, on était cinq. On avait bloqué la route de Saint-Bernard avec fusils mitrailleurs et tout. La route de Saint-Pancrasse était bloquée vers les tunnels. Donc, le pont a sauté. Mais enfin, là haut on n'a pas eu d'embêtements, les Allemands ne sont pas montés. Ce dont on avait peur, c'est qu'il y en ait qui aient vendu le commandant Nal ou autre chose. On fait deux, trois barrages comme ça, jamais on n'a eu à combattre." Joseph CHATAIN

    Témoignages de résistants

    *

    "Je me rappelle un jour, il y a eu un gros départ de machines, des tours, des fraiseuses qui étaient presque neuves, que l'usine avait reçues avant la guerre, en 39, avant que les Allemands arrivent. Elles étaient stockées dans un coin de l'atelier en attendant qu'ils les embarquent et avec les copains, on a décidé de les saboter. Alors, entre midi et deux heures, on a ramassé de la limaille de fer, on a ramassé du sable. On a ouvert les capots des tours, des fraiseuses et on a tout balancé dedans de façon qu'en les mettant en route ça grippe. Pour un tour, une fraiseuse, tout le système d'engrenage était dans l'huile, et on balançait de la limaille, et on aplatissait les tubes qui conduisaient l'huile sur les aires de transmission. Au bout d'un moment plus d'huile, l'aire grippait. Bon, ça a été embarqué. On ne sait pas le résultat qu'il y a eu en Allemagne quand ils se sont servis de ces machines..." Miguel DURAND

    *

    Témoignages de résistants 

    Recrutée par Marius Charles, dit "Julien", instituteur de Domène, Anne-Marie Mingat profite du poste qu'elle occupe à la mairie pour procurer de faux papiers à la Résistance.

    "Il m'a envoyé des jeunes qui ne voulaient pas partir en Allemagne, des jeunes qui voulaient tout de suite monter au maquis avant de recevoir leur convocation. Il m'avait procuré, je ne sais comment, un cachet officiel de la préfecture. Et moi, à la mairie, j'avais à ma disposition tout l'arsenal d'imprimés et tous les tampons officiels. J'ai commencé mon métier de faussaire...J'ai fait des papiers, des papiers, des papiers ! Je ne sais même plus à qui j'en avais établi. Certains m'en ont parlé longtemps après : "C'est toi qui m'a fait mes premiers faux papiers."" Anne-Marie MINGAT

    *

    Témoignages de résistants

    Madeleine Jasserand évoque le soutien que son grand-père, Jean-Pierre Raffin-Dugens, apporte à la Résistance, alors qu'il est âgé de 80 ans passés.

    "Mon grand-père avait la ronéo du Parti Communiste, ronéo destinée à tirer des tracts. Je dois dire que je n'ai jamais vu tirer de tracts, s'il s'en est tiré c'était hors de ma présence. Mais c'était quand même très dangereux d'avoir ça chez soi. La ronéo était bien cachée. Mon grand-père avait dzs lapins et au-dessus des cages, il y avait la réserve de foin, ce qui a fait qu'elle a échappé aux perquisitions, fort heureusement." Madeleine JASSERAND

    Témoignages de résistants

    *

    Pierre Thibaut nous explique que les Allemands ne pouvaient plus utiliser leurs douilles en fer car elles rouillaient. Ils ont alors demandé à la population de leur procurer du cuivre : "Toute personne qui apporterait un kilo de cuivre aurait droit à deux litres de vin".

    "Toutes les montées des escaliers où il y avait des boules en cuivre ou en bronze, les gens les dévissaient et attendaient d'en avoir plusieurs kilos. Toutes les cuisinières, soit au bois soit au charbon, avaient une tringle de sécurité tout autour. Les bonnes femmes les faisaient bien briller dans les maisons. C'était une protection pour ne pas s'approcher trop près, pour ne pas se brûler. Toutes ces protections avaient disparu. On portait - c'est bien des "salopards" - on portait ça aux Allemands. Ils vous donnaient du vin à la place pour pouvoir refaire des cartouches en cuivre. Vous voyez tous ces petits trucs-là...C'est incroyable, ce qui s'est passé. C'est incroyable. Il fallait le voir pour le croire !" Pierre THIBAUT.

    *

    Ce n'est pas la nourriture qui vient à manquer, et l'on connaît aussi la pénurie de vêtements, comme nous le rappelle Jeanne Lamothe.

    "Il y avait un manque de tout, d'habits. Il fallait s'organiser. On avait une paire de chaussettes pour deux. Je le souviens que le matin, c'était le premier qui se levait qui enfilait la paire de chaussettes. Moi, j'allais à l'école, mais souvent je n'avais pas de culotte parce qu'il n'y en avait pas." Jeanne LAMOTHE.

     

    à suivre...

     

     

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  • Evidemment, les références à cette période sombre et à ces lieux de terreur n'apparaissent plus dans les rues de Grenoble. A la recherche des ces indications avec mon appareil-photo, j'ai nénamoins voulu immortaliser ces lieux : concernant ceux de l'ccupation, seul le siège de la Gestapo est signalé par une plaque commémorative. Elle est hélas difficilement lisible. J'ai donc essentiellement photographié des façades et des portes. Le plan vous aidera à vous situer.  

    A/ L'occupation italienne

    1/ l'hôtel Gambetta, siège de la division italienne Pusteria (Boulevard Gambetta).

    Les lieux grenoblois de l'occupation et des attentats de la Résistance

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    2/ La Casa d'Italia (58 cours Jean-Jaurès). 

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    B/ L'occupation allemande

    3/ La Gestapo (28 cours Berriat).

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     4/ Direction Départementale du STO (9 Grande rue).

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    5/ Hôtel Suisse et Bordeaux (réquisitionné par l'armée allemande).

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     6/ Justice de Paix (7 quai Créqui)  

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    C/ La collaboration française

    7/ La Légion des Volontaires Français (15 rue du Docteur-Mazet).

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    8/ Le Mouvement Francisme (1 rue du Palais).

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     9/ La Milice (6 place Victor Hugo).

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     (Source : cartes = Musée de la Résistance et de la Déportation de l'Isère)

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