• Quelques figures de la Résistance iséroise

    Ces Résistants ne sont pas tous isérois. Par contre, ils ont oeuvré en Isère. Voici quelques noms :

    Jean Bistesi : il assure la diffusion et la propagande du journal Combat et aide au camouflage de minerais précieux pour la guerre. Devenu chef de la branche Résstance-Organisation-Propagande, il est assassiné par la milice lors de la Saint-Barthélémy grenobloise, alors qu'il sort de son laboratoire.

    Robert Blum ("Beaudricourt") : Lieutenant-Colonel qui rejoint Grenoble en octobre 1942, après avoir fondé la section varoise de Combat. Il succède à Marie Reynoard à la tête de la section iséroise, après l'arrestation de cette dernière. Son activité ne passant pas inaperçue, Klaus Barbie (responsable de la Gestapo de Lyon) décide d'agir : le 21 janvier 1943, la Gestapo pénètre la zone d'occupation italienne pour se rendre à son domicile et l'arrêter devant sa famille. Son beau-frère, Paul Zigmant (également membre de Combat) est aussi arrêté. Les deux hommes sont conduits à Lyon pour y être interrogés. Détenu à Fresnes, Compiègne, puis Drancy (où Aloïs Brunner le choisit comme "chef commandant juif du bureau du camp"), il est déporté à Auschwitz, où il meurt le 21 janvier 1944.

    Eugène Chavant : agent de maîtrise chez Neyret-Berlier, il est démissionné par Vichy de son poste de maire de Saint-Martin d'Hères. Avec Léon Martin et Aimé Pupin, ils fondent la section grenobloise des Francs-Tireurs. En 1942, il est co-fondateur de "France Combattante", devient membre du Comité Départemental de Libération Nationale et chef civil du Vercors, assurant la logistique des maquisards 

    Malheureusement, il est spectateur malgré lui de l'assaut du 21 juillet par les Allemands et la milice visant à réduire le maquis : il se chargera d'envoyer un télégramme à Londres, signifiant la fin du maquis.

    Louise Collomb : tenancière avec Jacques Collomb du Comptoir Lyonnais, rue Alsace-Lorraine, elle héberge de nombreux juifs et accusés, ainsi que des aviateurs alliés abattus par l'ennemi. Elle participe au sabotage de films de propagande comme à la destruction d'un fichier du STO. Le Comptoir Lyonnais va tenir un rôle important d'informations clandestines avec la zone Nord, car les tracts et journaux en provenance de Lyon y sont déposés. Son fils Roger devient agent de liaison du groupe Combat. au Comptoir Lyonnais. Le 3 octobre 1942, le café est perquisitionné, mais sans aucun résultat. Décédée le 12 août 1958, elle est élevée au titre de Juste des Nations par l'état d'Israël. Henri Delaye : en 1940, il est chef d'escadron et commande le parc régional d'artillerie de Grenoble. Il dit à ses hommes de "dissimuler le maximum d'armes et de munitions, par tous les moyens". Il établit des dépôts clandestins à la Houille Blanche, au quai Créqui, au parc Paul-Mistral et à l'hôtel de la Paix et de la Justice, tandis que les véhicules du parc sont utilisés pour le transport des chefs de la Résistance.

    Georges Duron : il arrive à Grenoble en provenance de Nîmes en 1936. En 1941, il ouvre le Pavillon des Fleurs (place Victor Hugo) avec sa femme. Il vend aussi des timbres et des billets de loterie dans des cafés et des restaurants. Trois miliciens l'arrêtent en novembre 1943 : il se débat, mais est assommé, puis assassiné.

    Gustave Estadès : dessinateur chez Merlin-Gerin, il est un membre actif de la Résistance. Arrêté et torturé par la Gestapo, il aide le Docteur Valois à se suicider, avant d'être déporté. Mais il survivra. Pierre Fugain : il fait partie des premiers lycéens et étudiants à manifester leur rejet de la politique du Maréchal en distribuant de journaux communistes, tels La Relève ou l'Avant-Garde. Arrêté en mars 1941, il est emprisonné à Fort Barraux durant une année, avec d'autres "Français indésirables". Il devient le chef-adjoint du réseau de renseignements Coty qui, entre autres, mettra à jour le code secret de la flotte de guerre allemande. Roger Guigue : employé civil du génie et mécanicien-ajusteur, il est membre des groupes francs. Il participe au camouflage de matériels après 1940. Il est arrêté au salon de coiffure que tient sa femme au 15 rue Brocherie, puis assissiné sur la route de Meylan, sans avoir parlé sous la torture, sauvegardant ainsi le stock d'armes caché.

    Léon Martin : militant socialiste et maire de Grenoble entre 1932 et 1935, puis de 1945 à 1959, il crée une section des Francs-Tireurs. Il contacte Aimé Pupin, le propriétaire du café La Rotonde, près de la gare, en présence de Lucien Hussel et d'Eugène Chavant. A partir de la mise en place du STO en février 1943, le docteur Martin et Aimé Pupin envoient les réfractaires à Villard-de-Lans, Autrans, Méaudre, Allevard, etc...(les cars Huiller facilitant le transport vers les maquis du Vercors). Le 3 mars 1943, Aimé Pupin, Yves Farge (journaliste au Progrès) et Pierre Dalloz se rendent à Villard-de-Lans pour prendre contact avec les hommes de confiance, mais à leur retour, la maison de Pupin est cernée et Mme Pupin est emmenée à la caserne Hoche. Aime Pupin s'installe à Villard et crée le maquis du Vercors.

    Le Capitaine Louis Nal : capitaine d'artillerie en 1939, il est fait prisonnier par les Allemands et est détenu en Silésie, où il contracte la tuberculose. Il est rapatrié en France en décembre 1940 et s'installe à Grenoble. Il devient résistant sous le pseudonyme de "Brunet". Au sein du groupe Combat, il participe à l'organisation des Groupes Francs et veille avec Aimé Requet à la bonne répartition de l'armement détourné. En mai 1944, il devient le chef des Groupes Francs de l'Isère. Il est l'instigateur de la prise d'arme au 7 quai Créqui. Miné par la tuberculose, il suspend ses fonctions, mais sera élu au conseil municipal de Grenoble en 1947.

    Jean Pain : entré dans le mouvement "Combat" en 1942, il est l'adjoint du Docteur Valois. Il est aussi le correspondant à Grenoble du Progrès de Lyon puis au Lyon républicain. Il s'occupe des réfractaires au STO et du Recrutement-Organisation-Propagande (ROP) du département. Il est arrêté au café du Tribunal, place Saint-André. Interrogé, les Allemands retrouvent sur lui un carnet comprenant les noms, les coordonnées et les pseudonymes de Résistants, dont celui du Docteur Valois. Il indique l'une des 'boîtes aux lettres" de la Résistance, rue de Strasbourg. Il est exécuté et retrouvé mort à Voreppe. Jean Perrot : docteur en droit et directeur commercial des établissements Sappey, il rejoint la Résistance en 1942 et devient chef du mouvement Franc-Tireur-Ville et membre du directoire des MUR. A la suite de l'arrestation de Jean Pain et du Docteur Valois, il est interpellé par la Gestapo, puis exécuté.

    Etienne Poitau : il dirige la Compagnie Stéphane, auteur de plus de 70 actions de guerre entre juin et août 1944, dont l'opération du fort de la Bastille le 27 juillet 1944. Alors que les Allemands encerclent le fort et que le Lieutenant François-Henri de Quinsonas ("Fiancey") a été tué, il tire au fusil-mitrailleur d'une crête du mont Jalla : les Allemands refluent. Alain Le Ray : officier des troupes alpines évadé de la forteresse de Colditz. Il prend la tête des Forces Françaises de l'Intérieur suite à l'élimination du capitaine Albert Séguin de Reyniès, le 6 mai 1944. Il en sera le chef à la libération de Grenoble (sous le nom de Bastide). Cf. "Focus sur Alain Le Ray".

    Albert Reynier : nommé instituteur à Grenoble en 1939, il entre à Combat en 1941. Sur le point d'être arrêté au moment de la Saint-Barthélémy grenobloise, il réussit à fuir et se réfugie dans le maquis du Grésivaudan, dont il deviendra le chef militaire au printemps 1944. A la création du Comité Départemental de la Libération Nationale de l'Isère, il est désigné comme futur préfet. Il meurt à Izeaux, en janvier 1949.

    Marie Reynoard : professeur de lettres au lycée de jeunes filles Stendhal, elle favorise la création de Combat en faisant se rencontrer chez elle Henri Frenay (dirigeant du groupe Libération Nationale) et François de Menthon dirigeant du groupe Liberté). Elle dirige la section iséroise du mouvement, jusqu'à son arrestation en mai 1943, et sa déportation en janvier 1944, où elle décède dans d'atroces conditions. Robert Blum (alias "Baudricourt") lui succède, avant d'être arrêté, puis déporté à son tour. Elle est aussi à l'origine de l'Armée Secrète, sous le commmandement de Samuel Job et d'Albert Reynier.

    Albert Seguin de Reyniès : il est désigné pour remplacer Albert Reynier après la Saint-Barthélémy grenobloise. Commandant du 6ème Bataillon de Chasseurs Alpins, il envoie ses hommes encadrer les maquis en Chartreuse et dans le Vercors. Alors qu'il allait relever son courrier à l'Hôtel de la Division Alpine (place de Verdun), il tombe dans un guet-apens le 6 mai 1944. C'est Alain Le Ray qui est nommé Commandant des FFI une semaine plus tard.

     

    Quelques figures de la Résistance iséroise

     

    Paul Vallier (de son vrai nom : Paul Gariboldi) : dessinateur à Merlin-Gerin, il devient membre de Combat en novembre 1942, puis se retrouve à sa tête en juillet 1943. Il a à son actif, avec son ami Jean Bocq, un grand nombre d'actions, dont l'attaque du siège de la Milice et le hold up de la Poste centrale de Grenoble. Il est dénoncé en mars 1944. Dans un garage de Fontaine, lui et Bocq sont attaqués par des hommes de la Milice et de la Waffen SS. Une fusillade éclate : trois miliciens et Bocq sont blessés. Vallier attire sur lui ses agresseurs, permettant à Bocq de fuir, mais le milicien Guy Eclache lui tire dessus et le tue. Gaston Valois : ancien conseiller général radical-socialiste et maire de Tullins, il parvient à réunir Combat, Libération et Francs-Tireurs au sein des MUR (Mouvements Unis de Résistance) en 1943. Il devient membre exécutif du Comité de la France Combattante de l'Isère. Lorsque 10 responsables de l'ensemble des mouvements se réunissent à Méaudre le 25 janvier 1944, ce comité change de nom et devient le Comité Départemental de la Libération Nationale de l'Isère. Il a pour but de préparer à la prise du pouvoir. Arrêté durant la Saint-Barthélémy grenobloise, il est torturé et se suicide en se sectionnant la veine du bras à l'aide d'une lame de rasoir : son corps est enfoui à Corenc et ne sera retrouvé qu'à la Libération.

    Robert Zarb : né à Port-Saïd d'un père maltais citoyen britannique et d'une mère française, Robert Zarb est assigné à résidence à Grenoble, en tant que sujet britannique, lorsque la guerre est déclarée. Il poursuit ses études de médecine commencées à Montpellier et c'est en 1942 qu'il décide de rejoindre le mouvement "Combat".

    Fuyant la zone libre et le risque d'internement administratif de par sa citoyenneté britannique, il passe la ligne de démarcation près de Tours, mais ses cartes d'alimentation portant le cachet de Grenoble le trahisse : la Gestapo l'arrête. Interrogé sous la torture, il ne livrera rien et sera déporté dans le camp de Mathausen en 1943. Les SS utiliseront ses compétences en médecine pour le placer avec d'autres hommes du milieu médical dans le kommando du laboratoire de recherches qu'ils ont nouvellement créé. Lorsque les SS mettront fin aux expériences, Robert Zarb sera affecté à l'infirmerie du camp. Il sauvera Jean Grey d'une mort probable.

    A la libération du camp, les Américains trouvent en lui l'interprète dont ils ont besoin. Il partira en Egypte pour se refaire une santé tout en écrivant son journal de déportation.

    Il reviendra à Grenoble pour achever ses études et exercera toute sa carrière dans la ville. Il décédera en 2003.

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