• Marco Lipszyc

    Marco Lipzyc est un résistant polonais. Avant d'arriver à Grenoble durant l'été 1938, il participe à la guerre d'Espagne au sein des Brigades Internationales. En août 1940, il obtient la croix de guerre, après de violents combats aux alentours de Soissons. En novembre 1943, il passe à la clandestinité et devient chef des FTPF (Francs-Tireurs et Partisans Français).

    Au sein des FTP, Marco Lipzyc participe à de nombreuses actions de sabotage : attaques de mairies pour y récupérer des tickets d'alimentation, désarmements de gendarmes ou de policiers pour s'approvisionner en armes - d'abord en présence d'Italiens, puis très vite face aux Allemands. (...) S'il travaille jusqu'à fin octobre chez Merlin Gerin, il devient totalement clandestin à partir de novembre 1943. En effet, à la fin de l'été 1943, suite à l'armistice séparé signé en septembre par le gouvernement italien de Badoglio avec les alliés, les troupes italiennes évacuent Grenoble et le département de l'Isère. Elles sont remplacées par des militaires allemands, ce qui amène une situation nouvelle. Si les risques encourus augmentent, les actions, elles, ne faiblissent pas., bien au contraire : sabotages de plus en plus nombreux d'entreprises travaillant pour l'occupant, ou des voies de chemins de fer sur lesquelles circulent des trains acheminant du matériel en Allemagne, châtiment de collaborateurs, attaques de détachements allemands. Marco Lipszyc prend ainsi une place de plus en plus importante dans le combat clandestin. Changeant fréquemment de domicile, il vit avec différents faux papiers, tantôt au nom de Jean-Marie Picard, tantôt à celui de Jean Rolland, le nom de son beau-frère. Sous l'identité de Jean-Stanislas Fiegel (celle qu'il paraît avoir le plus utilisée), il dispose de toute une batterie de faux documents parfaitement réalisés : carte d'identité, certificat de travail, carte d'alimentation (dont il s'est de toute évidence servi), extrait de livret militaire et même certificat de naturalisation du père de Jean Fiegel qui fait de ses enfants des citoyens français !

    Il fait aussi preuve d'un grand sens des responsabilités : jamais il s'expose ni ne met en danger la vie de ses camarades, de ceux dont il a la responsabilité. A Jean Rolland, il disait : "Nos actions sont si soigneusement préparées que jamais je n'ai perdu un seul homme. Si quelqu'un doit être pris, c'est toujours le chef." Un jour, avec un petit groupe de combattants, il s'apprête à faire sauter un pylône alimentant en électricité des usines travaillant pour les Allemands. La charge de poudre n'explosant pas, Marco, au risque de sa vie, va récupérer les explosifs, et les emporte sous le nez des sentinelles allemandes. Quelques jours plus tard, ils sont replacés au pied du pylône qui, cette fois, saute.

    Le 11 novembre 1943, il participe avec un certain nombre des ses camarades à la manifestation grenobloise au monument des Diables Bleus, qui se termine tragiquement par l'arrestation et la déportation de près de 400 personnes, dont seulement une centaine rentreront en France à la fin de la guerre. Son expérience lui permet de repérer rapidement le piège dans lequel les troupes allemandes enferment les manifestants et de s'échapper en passant par le mur du parc de l'Exposition. Se retrouvant au soir de cette journée chez son ami Teszner, il lui déclare, confiant : "Tu sais, j'ai la baraka : je ne risque rien..."

    Comme l'écrit Le Travailleur alpin dans son numéro du 16 mai 1945,  "Chez les FTP, un tel homme devait devenir un chef". Il est d'abord responsable du groupe urbain des FTP intervenant sur la ville de Grenoble et, en février 1944, il devient, sous le nom de "commandant Lenoir", le commissaire aux opérations de région, c'est-à-dire le responsable des FPTF de l'Isère.

    (...) Malgré les consignes qui voudraient que les cadres ne mettent pas leur vie en danger, il semble que Marco continue à participer à des opérations pour rester en contact avec ses hommes. Son rôle est désormais de coordonner dans tout le département de l'Isère un certain nombre d'unités FTP, unités auxquelles on donnera, à partir d'avril 1944 le nom de "bataillons" et auxquels on attribuera des numéros.

     

    (A suivre...)

     

     

     

    (Source : Marco Lipszyc, étranger et notre frère pourtant - Claude Collin)

     

     

     

     

     

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