• Les média grenoblois

    Trois journaux font l'opinion à Grenoble : La République du Sud-Est (rebaptisé Sud-Est en 1942), La Dépêche dauphinoise et Le Petit Dauphinois. Ce dernier écrase ses confrères (avec 190.000 exemplaires en 1939).

    Lorsque Vichy est institué, le Petit Dauphinois choisit rapidement son camp : "nous rendons hommage au vainqueur magnanime de Verdun vers lequel montent notre admiration, notre reconaissance, notre amour, lui qui a accepté de faire sienne toutes nos humiliations et d'ouvrir tout saignant son coeur aux indicibles souffrances dont est accâblée notre pauvre patrie". En août 1940, les loges grenobloises sont interdites : le préfet fait publier les noms de leurs membres dans le Petit Dauphinois.

    A côté de ces quotidiens coexistent des hebdomadaires locaux, tels Le Moniteur Viennois, L'Indicateur Républicain et Le Journal de Saint-Marcellin. L'ensemble de la presse est soumise à la censure et doit être au service de Vichy : elle publie des discours d'Hitler ou des communiqués de Goebbels (le Ministre allemand de la Propagande).

    En novembre 1940, Le Travailleur alpin, journal communiste, reparaît.

    Extrait du n° 7 du 12 décembre 1940 (source = gallica.bnf.fr) : "Les formations paramilitaires de guerre civile font leur apparition dans la région. A Grenoble, une centaine de membres du P.S.F, du P.P.F, de l'A.F viennent d'être groupés en garde prétorienne de PETAIN. On les a vêtus d'une veste de cuir et d'un pantalon bleu, armé d'un revolver et ils reçoivent 2.000 francs par mois pour être prêts à matraquer le peuple. (...) Les travailleurs de notre pays veulent une FRANCE libre et indépendante débarassée de l'ingérence étrangère : ils chasseront l'infâme clique qui les asservit actuellement sous la menace des baionettes étrangères et, aidés de notre grand Parti Communiste, seul défenseur courageux de leur avenir, ils se donneront un gouvernement du Peuple qui oeuvrera pour le Peuple."

    En février 1942, le principal quotidien local clandestin est publié : Les Allobroges. Il est l'organe officile du Front National.  

    Extrait du n° 21 du 15 avril 1944 (source = gallica.bnf.fr) : "(...) Amis dauphinois, lecteur assidu ou intermittant de nos "Allobroges", ne reste pas en marge de ce grand mouvement qui va balayer toutes les petitesses de Vichy et les ignominies de Bochie. Apporte-nous ton adhésion pour ce 3ème anniversaire, le Front National t'appelle, le Front National t'attend".

    Tandis que parmi la presse collaborationniste se distingue Le Petit Voironnais (propriété de Louis Filliard, ami du milicien Ernest Jourdan), véritable relais local de la milice.

    A la Libération, le journal prend possession des outils techniques du Petit Dauphinois, tandis que Le Travailleur alpin (organe officiel du Parti Communiste) prend possession des locaux de La Dépêche dauphinoise, et La République (qui prend le nom du Réveil) occupe ceux de la République du Sud-Est.

    Le 7 septembre 1945 naît Le Dauphiné libéré, résultat de la fusion des équipes du Petit Dauphinois et des membres du Mouvement de Libération Nationale. Voici les conditions dans lesquelles il est né (source = ledauphine.com).

    "Au cours la réunion "Monaco" à Méaudre dans le Vercors le 25 janvier 1944 (qui donnera lieu à la mise en place du "Comité Départemental de Libération Nationale"), le problème de la presse est évoqué. La parution d’un groupe de quatre journaux est envisagée pour Grenoble et la région alpine, « Le Dauphiné Libéré » en fait partie pour le Mouvement de Libération Nationale (MLN). Le 22 août 1944, jour de la Libération de Grenoble, le MLN, dont les cadres furent décimés par la déportation, l’emprisonnement et la mort, n’est pas en mesure de réaliser un journal.


    Un accord est passé le 15 janvier 1945 avec le Front National de libération (mouvement de résistance antifasciste) afin de publier un journal en commun « Les Allobroges – Le Dauphiné Libéré ». Mais très vite, devant la position dominante du Front National, le MLN souhaite posséder son propre titre. Les démêlés entre les dirigeants des deux titres se soldent par une scission. Sept résistants de la première heure préparent ce lancement en recrutant des représentants dans chaque département de la zone d’action et des correspondants. « Le Dauphiné Libéré » paraît le vendredi 7 septembre 1945 avec un éditorial intitulé "Le libre journal des hommes libres". Le premier numéro est tiré, à Grenoble, à 100 000 exemplaires. Louis Richerot est le premier gérant de la société."

     

    (Sources : 1939-1944 Grenoble en résistance parcours urbains et 1939-1945 L'Isère en résistance l'espace et l'histoire)

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  • Commentaires

    2
    Dimanche 14 Septembre 2014 à 16:55

    Bonjour,

    Désolé, mais je n'en ai aucune idée : je n'ai pas plus d'informations.

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    1
    hervé Aussant
    Lundi 8 Septembre 2014 à 17:35

    Bonjour,

     

    Je collectionne les plaques émaillées et journaux et je possède une plaque intitulée "la République", avec les mentions "Dauphiné Savoie". Elle est bleue et jaune. Je possède également une petite plaque "Le Réveil".

    S'agit-il de "La République" et du "Réveil" qui ont succédé à la "République du Sud-est" à la Libération ? Avez-vous des renseignements complémentaires sur ces journaux qui, manifestement, n'existent plus ?

     

    Cordialement, 

     

    Hervé Aussant, Blois, Loir-et-Cher

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