• Focus sur : Yvonne Jacquot

    Yvonne Jacquot a forgé son devenir de Résistante au château d'Uriage, lieu de formation des cadres du régime de Vichy jusqu'en décembre 1942. Grâce à son directeur, Pierre Dunoyer de Ségonzac, cette structure s'émancipe du régime de Vichy et sera dissoute par un décret de Pierre Laval. Cette école fournira ensuite la Résistance en nombre, notamment dans le maquis du Vercors.

    Yvonne Jacquot est née à Grenoble en 1920. Cinquième d'une famille de six enfants, c'est une fille de la victoire. Son père, lieutenant-colonel dans l'artillerie de montagne, vient d'être démobilisé. Il s'occupe de son instruction et de celle de son jeune frère. Ils ne vont pas e classe jusqu'à l'âge de neuf ans. Yvonne Jacquot en garde un caractère très indépendant, un peu asocial.

    Son enfance et son adolescence insouciantes se déroulent dans un cadre très familial. Elle obtient son Bac en juin 1940 et entame une formation de secrétaire. Elle fait partie des Jeunesses Catholiques et du Club Alpin Français.

    En novembre 1940, Yvonne Jacquot a 20 ans lorsqu'elle est appelée pour prendre en sténo des conférences données à l'école d'Uriage. Venant d'un milieu assez conventionnel, elle a l'impression de respirer, et d"couvre des personnes très engagées ; le monde s'ouvre devant elle.

    Focus sur : Yvonne Jacquot

    Plus tard, recrutée comme secrétaire à Uriage, elle est en contact avec le bureau d'études dont elle tape les conférences et les différents écrits utilisés pour les stages de formation.

    Dès 1942, elle découvre l'action clandestine (...) et fabrique des faux papiers.

    Début 1943, "Jacquotte" entre en résistance comme agent de liaison. Son travail consiste d'une part à taper des documents et d'autre part à assurer des liaisons dans tous les coins de France afin de transmettre des décisions, des informations, des documents ou des nouvelles. Elle voyage énormément, souvent à bicyclette.

    Il lui arrive de transporter des armes venant de parachutages. Elle achemine le Radio Journal Libre élaboré par Xavier de Virieu à Chichilianne jusqu'à Grenoble pour le taper et l'imprimer. Parfois elle monte au maquis dans le Vercors avec les "équipes volantes".

    Focus sur : Yvonne Jacquot

    A la dispersion de l'équipe d'Uriage (en 1944), elle continue ses activités de résistante depuis Paris. Chaque quinzaine, pour les services de renseignement, elle se rend à Vichy recopier des documents provenant de l'entourage du gouvernement et du maréchal Pétain. Elle accompagne des personnes recherchées pour passer les contrôles. Elle guide des agents pour leur faire passer la frontière suisse. En septembre 1944, elle rejoint Xavier de Virieu à l'école militaire des FFI nouvellement créée à Uriage. A la Libération, elle participe à la création de Peuple et Culture.

    En mars 1945, elle est décorée de la croix de guerre avec étoile d'argent pour ses activités de Résistante.

    Dans les années qui suivent la Libération, elle s'interroge sur l'orientation de sa vie : quels engagements prendre ?

    (...)

    Malgré les sollicitations d'Hubert Beuve-Méry (qu'elle a connu à Uriage) pour l'entraîner dans l'aventure du journal Le Monde ou de Paul Delouvrier pour partir au Luxembourg collaborer au projet européen, elle reste à Grenoble, près de ses montagnes et de sa mère, veuve depuis peu.

    En 1955, elle quitte son travail de secrétaire trouvant plus de sens dans l'enseignement : elle devient institutrice. A la CFTC (Confédération Française des Travailleurs Chrétiens), elle s'engage dans la lutte syndicale puis prend des responsabilités à la CFDT (Confédération Française Démocratique du Travail).

    (...)

    A l'occasion d'un séjour en Côte d'Ivoire en 1961, elle rencontre les populations africaines avec le Père Husson. Elle choisit alors d'y rester comme institutrice pendant deux ans, à la mission de Bouaké.

    (...)

    Le contact des Africains lui a fait changer de regard sur le monde : elle s'engage au CCFD (Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement) dont elle devient la secrétaire du comité de Grenoble.

    Arrivée à la retraite, elle se consacre à des activités de soutien scolaire, s'occupe de l'alphabétisation des immigrés algériens. Elle apprend l'arabe et se bat comme une lionne jusqu'à la fin de ses jours contre l'injustice au point de se rendre en Israël, à plus de 80 ans, tenter de soutenir les Palestiniens dans les passages des check-points. Et elle s'engage auprès des plus démunis jusqu'à acheter un appartement qu'elle met à leur disposition au sein de l'association Un toit pour Tous.

    On peut ainsi clairement voir dans son parcours une grande continuité entre Uriage et toutes les activités d'Yvonne Jacquot.

     

    (Sources : mappy.com ; Uriage : de l'école des cadres à l'héritage culturel - Musée de la Résistance et de la Déportation de l'Isère)

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