• Extrait du livre "Alain Le Ray : le Devoir de Fidélité"...

    ...Un officier alpin au service de la France (1939-1945) - Lieutenant-Colonel Jean-Pierre Martin. 

    Extrait du livre "Alain Le Ray : le Devoir de Fidélité"...

     

    La tenaille se referme sur Grenoble

    "Depuis le 15 août, la situation du commandement de la 157ème Division, à Grenoble et dans toute la zone de sa responsabilité, est tout à fait critique. La XIXè Armée a exigé qu'il tienne la capitale des Alpes jusqu'au 30 août ; et, avec "Hochsommer"*, il a engagé une précieuse réserve opérationnelle. D'autre part, le maréchal Kesselring, qui commande le front d'Italie, exige sa présence au plus tôt sur la crête frontière, en couverture de son flan ouest.

    Aux abords du 19 août, Pflaum apprend avec consternation la remontée foudroyante de l'avant-garde de la VIIè Armée par la Durance. Il décide en catastrohe le repli général de ses unités. Mais encore faut-il éviter le piège redoutable qui se prépare entre les forces des maquis de l'Isère, à l'affût sur tous les itinéraires de fuite vers Lyon, la Savoie, ainsi que vers les cols frontières, et les colonnes américaines annoncées sous les cols Bayard et la Croix-Haute.

    (...)

    Pflaum, quant à lui, malgré un renfort d'un groupement de la 90è Panzergrenadier Division, sait fort bien ce qui l'attend s'il demeure à Grenoble avec des forces réduites. Les miliciens de l'hôtel d'Angleterre et les hommes du PPF qui s'accrochent à lui ne constituent qu'un danger de plus. Il sait qu'il est guetté dès les abords de la ville. Aussi se résout-il à une évacuation éclair dans la nuit du 21 au 22 août.

    (...)

    Au milieu de la nuit, deux formidables explosions ébranlent la cité. Les ponts sur le Drac ont sauté. Le silence revenu, les prisonniers n'entendent plus rien. Ils fracturent les portes : leurs gardiens ont disparu.

    Pflaum a réussi le tour de force d'évacuer Grenoble en trois heures, en pleine obscurité. (...) Il a aussi chosi d'abandonner les deux tiers de ses hommes et de s'enfuir par la Maurienne avec les blindés de la 90è PZD qui ravageront cette vaste vallée.

    (...)

    La nuit du 21 au 22 août fut, dans la ville de Grenoble, un épisode confus qui a donné naissance à de vaines controverses inspirées par l'instinct de compétition. Ce qui est certain, c'est que les groupes francs de Nal avaient reçu l'ordre de pénétrer dans Grenoble en fin de nuit et qu'ils l'exécutèrent. Il est également vrai que les secteurs limitrophes de Grenoble - le S2 de Chartreuse et le S6 du Grésivaudan - dépêchèrent des patrouilles dans la ville dès qu'ils eurent vent du début de l'évacuation allemande.

    Le 22 août au lever du soleil, les bâtiments officiels étaient occupés par les autorités civiles et militaires de la Résistance. A ce moment-là, aucun Américain n'était encore en vue dans la ville, ni dans sa banlieue, à l'exception d'un audacieux journaliste du Chicago Sun, M. Edd Johnson, revêtu, comme correspondant de guerre, de l'uniforme des armées US. Cet aventurier sympathique était venu par le tramway avec la première vague des ouvriers ; et la foule l'acclamait comme le premier libérateur américain...Ce quiproquo allait durer d'autant plus longtemps qu'un des bataillons qui relèverait le 143è RI US, était commandé par un homonyme, le lieutenant-colonel Philip Johnson.

    A cette même heure, (...) le colonel Adams, renseigné sur la vacuité des approches de Grenoble, dévale à toute allure vers Pont-de-Claix, que son avant-garde - une compagnie d'infanterie, un peloton de chars et une batterie d'artillerie - atteint à sept heures. Le bataillon lui-même (...) fera son entrée à Grenoble à treize heures. Le colonel va prendre immédiatement liaison avec le commandant "Bastide" - Le Ray, chef des FFI de l'Isère, et bientôt avec le nouveau préfet, "Vauban", Albert Reynier.

     

    Extrait du livre "Alain Le Ray : le Devoir de Fidélité"...

     

    Il installera son QG à l'hôtel Napoléon, rue Montorge.

    Extrait du livre "Alain Le Ray : le Devoir de Fidélité"...

    L'arrivée des Américains provoque une immense flambée de joie ; et personne ne doute de ce que la menace qu'ils représentent a été déterminante dans la décision de Pflaum. Mais il est vrai aussi que leurs unités n'ont joué aucun rôle direct dans la libération de la ville.

     

     

     

     * Hochsommer : opération militaire menée le 8 août 1944 par le général Pflaum, dans le massif de l'Oisans.

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