• La guerre proprement dite, Grenoble va la vivre à trois reprises avant l'armistice :

    - La première fois, l'action se situe (...) en Norvège : aafin de couper l'approvisionnement en fer suédois de l'Allemagne, les alliés franco-britanniques organisent une expédition contre le port de Narvik par lequel s'exporte le minerai. Les Français décident de prélever 5.000 hommes sur l'Armée des Alpes pour constituer le corps expéditionnaire. Dans ce cadre, le colonel Béthouart, chargé de l'opération, fait appel à une troupe d'élite : le 6ème bataillon de chasseurs alpins, stationné à Grenoble. La bataille se déroule du 27 au 29 mai 1940 et se conclut par la prise de Narvik. Cette victoire militaire est incontestable : elle a coûté 250 morts et plus de 500 blessés, mais l'opération s'avère inutile car, entretemps, l'armée allemande a entamé le pilonnage de Dunkerque (...). Quand, le 10 juin, la Norvège capitule, les troupes de Béthouart ont déjà rembarqué,

    - Le deuxième épisode est la conséquence de l'entrée en guerre de l'Italie le 11 juin 1940. Un front s'étend alors de Menton à la frontière suisse. Dans le département, l'hostilité à l'égard de la population italienne est manifeste ; des centaines de suspects sont arrêtés. Le sentiment que "la soeur latine" a trahi prédomine. Le front résiste bien malgré des batailles intenses en Haute-Maurienne et près de Briançon. Les troupes de Mussolini ne défileront pas à Grenoble,

    L'entrée en guerre de Grenoble

    - Le troisième moment héroïque se situe, lui, à seulement quelques kilomètres de la ville, sur le territoire même du département. L'effondrement des armées françaises ouvre toutes les voies du sud aux troupes allemandes. Celles-ci cherchent à occuper le plus de terrain possible avant un armistice annoncé dès le 17 juin par le maréchal Pétain, nouveau président du Conseil. Le 23 juin, alors que l'armistice est signé à Rethondes - mais il n'est pas encore effectif tant que celui avec l'Italie n'est pas conclu - une division de blindés allemands se présente sur la route de Lyon. Son objectif est la prise de Grenoble et la maîtrise des vallées du nord des Alpes afin d'accélérer le démembrement du front où les Italiens piétinent. Le 23 au matin, les troupes allemandes s'avancent vers le goulet de Voreppe, point de contact entre le Vercors et la Chartreuse. Le verrou est redoutable. Après deux assauts et un duel d'artillerie particulièrement intense, les Allemands se retirent dans la nuit du 25. Leurs pertes sont importantes. Pendant ce temps, l'armistice est entré en vigueur. Qu'importe, l'ennemi n'est pas passé, grâce aux succès des armes françaises, et Voreppe constitue certainement l'une des rares victoires de la campagne de 1940.

    L'entrée en guerre de Grenoble

    Quand s'achèvent les combats, Grenoble et l'Isère connaissent le soulagement commun à toute une population soucieuse de rentrer chez elle et du retour des 1.300.000 prisonniers, dont très exactement 11.852 pour l'Isère, selon Le Petit Dauphinois. L'autre soulagement est de savoir que la région ne sera pas occupée par une armée étrangère. En zone sud, elle est loin de la ligne de démarcation Surtout, l'Italien a vu ses prétentions très réduites. Certes, le Dauphiné, contrairement à la Corse, Nice et la Savoie, ne fait pas partie des prétentions du royaume d'Italie mais le risque existait à l'été 1940 de voir une ligne de démarcation courir le long du Rhône.

    Enfin, l'épopée de Narvik, la résistance des Alpes et la bataille de Voreppe apportent une légitime fierté et un agréable sentiment d'impunité au milieu des décombres.

    (Sources : Les six miliciens de Grenoble - Pascal Cauchy ; Mappy.com)

    Yahoo!

    votre commentaire



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires