• Juillet 1940 :

    Dès les premières semaines suivant l'armistice, Pétain, chef du nouvel état français de Vichy, et Pierre Laval, son second, définissent leur projet avant tout par l'exclusion et le début des persécutions de catégories décrites comme "l'Anti-France", qui seraient responsables de la défaite et de ses conséquences. Ainsi, entre mi-juillet et début octobre, plusieurs textes de loi enlèvent leur nationalité aux étrangers naturalisés après 1927 (16 juillet), interdisent la franc-maçonnerie (30 août) et placent les Français juifs dans un statut de sous-citoyen (3 octobre). Quant aux communistes connus, ils sont arrêtés et emprisonnés sans jugement, comme à Fort Barraux (près de Pontcharra), qui devient un camp d'internement. Si elles n'entraînent pas de réaction massive dans la population empêtrée dans ses problèmes, matériels de ravitaillement et les incertitudes sur le sort des prisonniers de guerre (...), ces mesures qui distinguent les Français en fonction de leur origine ou de leurs opinions sont contraires à toute tradition républicaine et reviennent même sur les acquis de 1789.

    Gaston Valois et l'été 1940

    Cet été 1940 est déjà pour les élus locaux le temps des choix décisifs et publics. Cette période est marquée par les premiers refus, en particulier dans les milieux politisés et intellectuels. Gaston Valois est de ceux-là. Anti-communiste notoire avant-guerre, il refuse fin juillet de donner une liste des membres du parti sur sa commune. Lors du conseil municipal qui suit, il recouvre le buste de Marianne d'un crêpe noir.

    (...)

    Septembre 1940 :

    Le 20 septembre, Gaston Valois adresse sa démission au préfet, la confirme en novembre, prétextant l'impossibilité de gérer convenablement le ravitaillement et des dissensions avec les agriculteurs. En fait, quand il annonce sa démission au conseil municipal, il précise qu'il ne veut pas en discuter les raisons. Il quittera effectivement le conseil début 1941, en même temps que les maires qui ont été démis de leurs fonctions et remplacés par des maires désignés par le préfet.

    Valois a choisi de démissionner avant d'être démis. (...) Fidèle à son caractère franc et entier et même un brin provocateur, Valois déteste le nouveau régime et le fait savoir. Il est déjà un dissident ; il va devenir un résistant.

     

    (Sources : mappy.com ; Gaston Valois : La République à en mourir - Gil Emprin)

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