• Le secteur de la Chartreuse est sur le plan géographique riche et très divers. C'est un ensemble de plaines, de forêts, d'alpages d'avant pays, à forte densité de population. De nombreux couloirs de circulation parcourent tout cet ensemble. Cette topographie n'a pas d'équivalence dans le département.

    La Résistance possède un caractère très particulier, forgé par la diversité des lieux. Sur Voiron et en région urbaine, nous trouvons des groupes d'action, alors que dans la montagne se trouvent des équipes de maquisards, et des groupes francs, en plaine.

    Les Allemands sont même, en raison de cette force en présence, obligés de se retirer de Voreppe, du 20 au 24 juin 1940, pourchassés par l'Armée des Alpes. Grenoble n'est pas ainsi soumise, un temps, à l'occupation allemande, puisque libre juste avant la trêve des combats. Le frecel d'armements par cette armée d'armistice prépare la phase de Résistance qui s'organise déjà.

    A partir de l'été 1943, le massif de la Chartreuse voit arriver des pionniers de ce maquis. Ce sont parfois des personnes extérieures au massif, et toutes n'ont pas la même motivation. Pour les unes, c'est fuir le STO. Pour les autres, c'est le combat contre le nazisme. Pour d'autres encore, la possibilité de cacher des Juifs.

    (...) Tous quittent, fin 1943, le massif pour se replier sur Voreppe, Voiron, Saint-Laurent-du-Pont et Rives, les villes les plus importantes, afin d'accueillir des groupes de dissidents. (...) Chaque ville a sa spécificité en fonction de sa position géographique. A Saint-Laurent-du-Pont, il s'agit d'un rôle de guet. A Voreppe et Rives, une surveillance des axes routiers les desservant. A Voiron, où se trouve le siège de la milice, la Résistance a du mal à s'organiser. 

    Le maquis de la Chartreuse 

    Après la Saint-Barthélémy grenobloise, du 25 au 29 novembre 1943, (...) la Résistance iséroise doit se restructurer. (...) Alain Le Ray devient Commandant pour l'Isère, abandonnant son poste du Vercors en raison de dissidences internes persistantes. Son arrivée facilite, en revanche, des rapports plus directs entre les différentes unités.

    Après le 6 juin, jour du débarquement, les acteurs se rencontrent tous au fort du Saint-Eynard. Ce sera la seule fois qu'une telle rencontre aura lieu. (...) Il s'agit de définir, de façon précise, les terrains et actions à entreprendre par les uns et les autres, dans ce secteur. (...) Trois compagnies FTP voient aussi le jour. (...) Environ 750 hommes sont mobilisés dans le maquis de la Chartreuse.

    (...) Contrairement au Vercors, la Chartreuse, prévenue du massacre de Saint-Nizier, ne doit pas devenir une forteresse. Il lui faut former les jeunes dans un lieu préservé, et n'agir que dans la plaine, avec les autres forces d'intervention. Là est son rôle.

    Ils montrent leur force et leur nombre, par une descente à Voiron, où ils manifestent leur présence durant toute la journée du 29 juin. Les miliciens abandonnent leur poste de commandement. Le lendemain, devant cette menace, ils se replient à Grenoble.

    Le 14 juillet, des armes sont parachutées sur le Vercors. Des hommes sont envoyés dans le but de les récupérer, car les maquisards en manquent cruellement. Toutes ne sont pas récupérées, certaines sont égarées. Cette action provoquera une gêne et une incompréhension entre les différents secteurs. Le 28 juillet, descendus à Voiron, plusieurs centaines de maquisards récupèrent des stocks de nourriture et de vêtements.

    (...) Le 14 août, la cluse de Voreppe est attaquée. Le combat dure une demi-journée, et les Allemands s'enfuient en laissant leurs véhicules. Une vingtaine de véhicules sont également attaqués par la compagnie Stéphane. Il ne s'agit plus de guérilla, mais d'un affrontement direct et, malheureusement, de représailles...terrifiantes et sanglantes. La Chartreuse sera-t-elle attaquée ?

    Une Compagnie, "Antoine", est mise en action le 15 août. Arrivée au col du Cucheron, le détachement intercepte une camionnette remplie d'armes destinées au maquis de l'Ain. Le chauffeur de cette camionnette apprend aux maquisards qu'il ne reste plus dans Grenoble que quelques rares unités.

    Le 22 août, la ville est libérée à 8h30. Le bataillon de la Chartreuse devient réalité ce même jour.

    En conclusion, le maquis de Chartreuse a eu notamment une redoutable efficacité dans les sabotages et autres destructions de stocks de matériel. Son action permanente a permis de former de nombreux jeunes à l'action menée en vue de la libération.

    (Source : Le Livre d'or de la Résistance en Isère)

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  • Le maquis du Grésivaudan fut un creuset où se sont retrouvés des Résistants aux origines très diverses, politiques, sociologiques et internationales. Les multiples motifs d'engagement n'ont pas empêché ce maquis d'être considéré comme ceux des plus adaptés à la guérilla en montagne.

    A sa tête, un chef reconnu et apprécié, Alphonse Manhaudier, dit "Evreux". Autour de lui, des groupes de combattants entraînés et courageux. L'évolution de la situation politique générale, comme la mise en oeuvre de la Relève, le STO (Service de Travail Obligatoire) ou le contexte local ont donné à ce maquis une organisation très vivante en phase avec les objectifs de la Résistance.

    En fait, les maquisards ont peu séjourné dans le Grésivaudan (qui est la vallée de l'Isère, reliant Grenoble à Chambéry). Ils étaient implantés sur les contreforts de la Chartreuse et surtout de Belledonne, des positions dominantes et plus faciles à défendre. Les combattants descendaient dans la vallée pour des coups de main. Là, se trouvent deux routes : la N 90 et N 523, une voie de chemin de fer, des industries comme les forges d'Allevard ou les papeteries de Lancey. On comprend l'intérêt de contrôler cette zone.

     

    Le maquis du Grésivaudan

     

    Dans la montagne d'Allevard, dès janvier 43, naquirent les premiers groupes, souvent grâce à des initiatives individuelles. Ainsi, celle de Jack Quillet, dentiste, et déjà membre de l'Armée Secrète. Sur son fauteuil, ses patients souffrant d'une rage de dent ont été les premiers maillons de son réseau. (...) Contremaître aux forges d'Allevard, Marcel Coquant, lui, oriente des réfractaires au STO vers la clairière de Chapot, au-dessus de Saint-Pierre-d'Allevard.

    Mais le recrutement n'est pas seulement local : d'autres mouvements fonctionnant déjà aux quatre coins de la France envoient des "colis" (nom donné aux recrues).

    (...) En avril, Sollières voit la création d'un camp de recrues locales, à l'initiative du mouvement "Combat" de Goncelin. Harcelés par des troupes italiennes, ce camp ne tiendra pas longtemps. "Combat" continue néanmoins d'accompagner ces premiers maquisards. (...) Un véritable maillage de la zone permet aussi des actions ponctuelles comme l'attaque de mairies ou de convois pour mettre la main sur des tickets d'alimentation (...).

    Ce maillage s'appuie aussi en grande partie sur la population locale. Ici, des boulangers font une fournée supplémentaire. Là, des maires faussent le comptage du bétail, obligatoire pour le ravitaillement général. Là encore, des habitants donnent du matériel ou des denrées indispensables.

    Au début, la vie dans le maquis s'organise surtout autour du ravitaillement et de quelques exercices militaires. Cachés dans les chalets de la montagne, les maquisards, en général des jeunes hommes, connaissent surtout l'inaction. La conséquence est que beaucoup choisissent de se déplacer, allant d'un groupe à l'autre. Les contrôles et les incursions de l'armée italienne les amènent aussi à bouger. Un contexte qui, jusqu'à la fin de l'été 1943, nuit au bon fonctionnement des camps et ne permet pas d'évaluer les effectifs disponibles. Certains d'entre eux se découragent et redescendent dans la vallée pour y trouver quelques distractions, au risque de se faire repérer par les soldats allemands. Quelques uns rejoignent leur foyer, renoncent au maquis et retournent travailler aux forges d'Allevard.

    Dans certains maquis, les hommes sont partagés sur la finalité de leur engagement, entre maquis-cachette et maquis-combat. Ainsi, le Lieutenant Frère, chargé de l'entraînement militaire du maquis de La Chapelle-du-Bard, pose la question de la finalité aux soixante Résistants de son groupe. La réponse est affichée sur sa porte :

    "Ici, on est entre copains, on ne veut pas de chef".

    Résultat : 25 hommes optent pour le maquis-cachette et partent dans un autre chalet. Moins organisés donc plus fragiles, ceux-ci sont arrêtés par les soldats italiens, le 5 mai 1943, au-dessus d'Allevard.

    (...) Jusqu'à l'automne, ces premiers maquis de réfractaires fixés dans Belledonne sont encore assez vulnérables. Le cadre plus militaire qu'apportera un certain nombre de chefs, des règles et des entraînements soutenus mettront fin à l'inactivité et aux interrogations. A partir de là, les maquis deviendront opérationnels.

    La perspective de passer l'hiver dans la montagne amène aussi les groupes à s'organiser résolument dans une configuration de combat : c'est à ce moment-là que les Allemands succèdent aux Italiens en Isère. Pour la Wehrmacht, la vallée du Grésivaudan présente un enjeu stratégique. Les maquisards s'attendent donc de la part de l'ennemi à un renforcement des moyens mis en oeuvre pour préserver cet axe et, par conséquent, les combattre.

     

    (A suivre)

    (Source : Le livre d'or de la Résistance en Isère)

     

     

     

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  • Grenoble et les plaques commémoratives

    1/ Intersection quai Claude Bernard et rue d'Arsonval :

    Grenoble et les plaques commémoratives

    2/ Place Doyen Gosse :

    Grenoble et les plaques commémoratives

    Grenoble et les plaques commémoratives

     3/ Le cours Berriat

    (Siège de la Gestapo, au n° 28.)

    Les lieux de commémoration

    4/ rue de Palanka

    Grenoble et les plaques commémoratives

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    Grenoble et les plaques commémoratives

     5/ La place Pasteur

    (Cf. Les lieux de commémoration)

     Grenoble et les plaques commémoratives

     6/ Parc Mistral

    Grenoble et les plaques commémoratives

    Grenoble et les plaques commémoratives 

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    Grenoble et les plaques commémoratives

    7/ La rue P. Dupont

    Grenoble et les plaques commémoratives

     8/ rue Jean Prévost

    Grenoble et les plaques commémoratives  

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    Grenoble et les plaques commémoratives

    9/ Le parc Michallon :

    Grenoble et les plaques commémoratives

    10/ rue Bizanet :

    (Centre de Documentation Juive Contemporaine)

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    Grenoble et les plaques commémoratives

     11/ Ecole Bizanet

    Grenoble et les plaques commémoratives

    Grenoble et les plaques commémoratives

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    Grenoble et les plaques commémoratives 

    12/ Intersection place de Vedun et rue Cornélie-Gémond

    Grenoble et les plaques commémoratives

     

     (A suivre...)

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