• Focus sur : le château d'Uriage

     La commune de Saint-Martin d'Uriage se situe à l'entrée du massif de Belledonne. Située à une dizaine de kilomètres de Grenoble, on y accède depuis Gières par une gorge étroite impressionnante, où le Sonnant coule au milieu des bois. En remontant ce torrent, on débouche sur la station thermale d'Uriage, surplombée par son château perché sur son piton rocheux.

    Focus sur : le château d'Uriage

    Pierre Dunoyer de Ségonzac, jeune capitaine de cavalerie, quitte l'armée d'armistice et propose au Secrétaire d'Etat à la Jeunesse de Vichy de créer une école de cadres. Elle va avoir pour but de réfléchir aux causes de la défaite et de former les cadres des chantiers de jeunesse instaurés par le régime de Vichy.

    Elle s'installe au château d'Uriage et prend pour nom l'Ecole Nationale des Cadres. Dunoyer de Ségonzac organise des stages et des conférenciers viennent animer des débats. Plus de 4.000 jeunes vont suivre ces stages : les instructeurs sont logés au château, tandis que les stagiaires logent dans des chalets rudimentaires.

     L'effort intellectuel permanent, les travaux manuels dont le bûcheronnage bien utile pour chauffer le château, le développement artistique, la méditation, et pour certains la prière, contribuent au développement complet de l'homme. Ce qui lie ces hommes, c'est l'amour de la patrie forgé dans les souvenirs de la grande guerre, le désir de chasser les Allemands et la haine du nazisme.

    Certains membres sont en contact secret avec la Résistance : l'école devient suspecte : elle est dissoute le 27 décembre 1942. Certains se voient confier des missions à travers le pays. Le château est investi dès janvier 1943 par l'Ecole Nationale des Cadres de la Milice Française de Saint-Martin d'Uriage. Ses membres sont maréchalistes, violemment anti-communistes et anti-parlementaires.

    Dans la nuit du 10 au 11 juin 1944, les hommes du maquis de la compagnie Stéphane capturent des miliciens en faction devant la mairie de Saint-Martin d'Uriage. Giaume, le chef de l'état-major de la milice, s'en tire et se replie sur le château. Le lendemain, il prend en otage 22 villageois que le curé du village est chargé d'échanger contre les miliciens. Devant l'avancée des alliés, les miliciens évacuent le château le 5 juillet 1944 sous protection allemande. Vers midi, ils sont attaqués par les maquisards du capitaine Lanvin. Les Allemands poursuivent les assaillants, alignent contre le mur une dizaine de villageois qu'ils croyaient responsables et fusillent trois innocents. 

    Focus sur : le château d'Uriage

     L'Ecole Nationale des Cadres s'installe à nouveau au château, dirigée par le colonel Xavier de Virieu, avec pour mission d'unifier les différentes composantes des F.F.I et de rapprocher l'armée de la nation. A la fin de la guerre, le château est dans un état déplorable : les peintures de Debelle ont disparu (passées à la chaux), les cheminées cassées ou emportées, les plaques de cheminée dispersées. En 1947, la commune refuse de racheter le château à l'armée pour un franc symbolique. Il est à nouveau mis en vente en 1983 pour 600.000 Francs, mais la commune refuse toujours de l'acheter : il est donc acquis par Mme Templeton, qui le divise en appartements groupés en copropriété.

    (Source : Le château d'Uriage 1000 ans d'histoire - Chapô Public Editions) 

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